Anaïs Delva : « Le yoga nous ramène à une sublime spiritualité »
Que vous apporte le yoga ?
J’ai débuté avec le Bikram il y a six ans, aujourd’hui, je pratique le Vinyasa. Avec le yoga, c’est délicieux de sentir son corps très vivant. Mais j’ai aussi voulu comprendre ce que racontent ces postures. La spiritualité du yoga est une merveilleuse façon d’être bien avec soi-même, de se découvrir avec bienveillance. Écouter son corps, dialoguer avec lui par le yoga est un rendez-vous amoureux avec soi-même.
Chanteuse, mais aussi comédienne au théâtre, chroniqueuse à la télévision, auteure de chansons… Dans tout ce “faire”, comment le yoga vous aide-t-il à “être” ?
Dans l’effervescence de la vie, le yoga est mon meilleur allié. Je me lève tôt pour m’accorder un temps de pratique d’au moins une demi-heure. Cela me donne l’énergie de la journée. L’année dernière, j’ai vécu un burn-out. Ne me sentant pas heureuse, je suis partie seule à Bali pendant trois semaines pour pratiquer le yoga.
Qu’avez-vous découvert lors de cette retraite balinaise ?
Cela m’a permis de faire le point et de me rendre compte que ma vie est formidable ! Chaque matin, les Balinais déposent des offrandes pour remercier les dieux. Ils ont moins que nous, mais sont heureux de ce qu’ils ont et remercient chaque jour pour cela. Nous, c’est l’inverse, on se plaint de ce qui nous manque. Nous ne sommes jamais rassasiés, dans une compétition permanente avec tout le monde et soi-même ! À Bali, il y a une reconnexion à l’autre. Ici, nous avançons tête baissée sur notre téléphone portable, sans un regard pour les autres, dans l’oubli de sourire et de s’ouvrir à son prochain. En Indonésie, je me suis reconnectée à l’essentiel.
« C’est délicieux de sentir son corps très vivant. »
Que signifie “se reconnecter à l’essentiel” à vos yeux ?
La reconnexion à la nature, aux autres, au moi profond. C’est toute l’essence et la profondeur du yoga. J’aime quand la prof nous invite à dédier notre pratique, j’aime chanter le “Om” ou des mantras qui nous ramènent à une sublime spiritualité. Être yogini, ce n’est pas montrer qu’on est “gaulée de la mort”, en culotte sur Instagram. En posture de yoga, on n’est pas toujours canon ! Dans le yoga, il y a de la bienveillance, de la reconnexion, du partage. C’est grâce à cette profondeur que j’arrive à entrer dans les postures, aidée du souffle. Sans la respiration, on peut faire du yoga, mais on n’est pas en yoga.
Cette conscience de la connexion à soi et à l’autre que le yoga nous permet de développer, vous semblez également la mettre en œuvre hors du tapis, dans vos engagements personnels…
Je suis végétarienne depuis huit ans et tends vers le véganisme. Ce n’est pas lié au yoga, il s’agit d’une conscience globale. C’est un choix personnel, je ne juge pas les gens qui mangent de la viande et ne souhaite convertir personne, juste amener à la réflexion. Je me suis intéressée à ce qui se passe dans les abattoirs, la manière dont on collecte le lait, les œufs… Je trouve cela atroce et intolérable, j’ai beaucoup d’empathie pour les animaux.
Les droits des femmes, des homosexuels, l’accès aux soins pour les enfants vous tiennent également à cœur…
Oui, je me suis engagée auprès de l’association Le Refuge ainsi que Mécénat Chirurgie Cardiaque. Quant au féminisme, c’est presque devenu un gros mot aujourd’hui. Mais cela signifie juste que l’on est humaniste ! Le yoga ouvre encore plus mon cœur et renforce cette sensation de connexion à l’autre.
Anaïs Delva, comédienne, chanteuse, auteure
Voix d’Elsa dans le dessin animé La Reine des neiges et interprète de la chanson de l’héroïne, Délivrée, libérée, Anaïs Delva a fait le bonheur de milliers d’enfants depuis 2013. Cette année, elle a sorti le single Partons et fait partie du casting de la comédie musicale Énooormes au théâtre Trévise à Paris – une réflexion sur l’universalité de la maternité à travers l’histoire de trois amies qui vivent leur grossesse en même temps.
Interview Jules Lavigne ; photographies : www.gwladyslouisetphotography.com