Rencontre avec Stéphane Haskell, réalisateur de « Debout »

Stéphane Haskell est le réalisateur du documentaire "Debout", en salles mercredi 24 avril. Un film passionnant sur la résilience au travers du yoga. Nous l'avions interviewé en septembre 2017, à l'occasion de la sortie de son livre "Yoga au fil des jours". Extraits.

 

 

Votre rencontre avec le yoga n’a pas été des plus paisibles…

En mars 2007, suite à une hernie discale mal traitée, j’ai été victime du syndrome de la queue-de-cheval – un écrasement de la moelle épinière. Si je n’avais pas été opéré dans les deux heures, j’aurais probablement été paralysé à vie. Mais l’alternative était peu réjouissante : bombardé de morphine et de kétamine, je suis devenu prisonnier de ma douleur, comme pris au piège d’une camisole chimique.

Le yoga a été votre rééducation ?

Ma rencontre avec Therese Poulsen, une américaine qui enseigne le yoga en Allemagne, a été déterminante. Alors que cette discipline m’évoquait l’aérobic et les années 1970, nous avons commencé par les fondamentaux : les textes sacrés, la respiration, la méditation, les visualisations – je devais me visualiser en train de courir alors que je ne pouvais pas marcher plus de cinq mètres ! C’est en alliant le corps et le mental que j’ai senti l’énergie circuler à nouveau.

Dans Yoga au fil des jours, vous associez 108 asanas et méditations à des phrases de grands maîtres yogi ou poètes soufi, mais aussi de John Lennon, Hannah Arendt… Pourquoi ?

Je voulais qu’il soit question d’assimiler une phrase par le corps. Il faut donner une intention à sa pratique, pour ne pas se bloquer dans l’aspect purement physique du yoga. […] Ces petites phrases, très accessibles, peuvent servir d’intention au début de chaque pratique. Parmi les phrases qui me touchent le plus, il y a celle de Saint-Augustin : « Accepter, c’est comprendre ». C’est le chemin d’une vie, un exercice à faire en permanence. Quand j’ai cessé de m’obstiner pour, enfin, accepter ma maladie, ma souffrance, mes limitations, cela a été le point de départ de ma guérison.

 Avant Yoga au fil des jours, vous avez publié Respire (2016) et réalisé le documentaire Yoga, un souffle de liberté.  Le yoga est devenu votre principal moteur ?

Il y a quelques années,  Therese m’a dit : « Un jour, il faudra que tu rendes ce qui t’a été donné par la pratique. »  Je n’ai ni l’énergie, ni la vocation pour enseigner ; alors, je lui ai promis que si je parvenais à retrouver mon métier de réalisateur, je ferais un documentaire sur les bienfaits du yoga à travers le monde. C’est désormais chose faite, et je ne compte pas m’arrêter là.

 

Debout, de Stéphane Haskell (1h25). Sortie le 24 avril.

Propos recueillis par Clémentine Koenig. Photographie : © Isabelle Nègre
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