3 jours au Vegan Surf Camp

Samedi 31 août

Après un train, un bus, un autre bus et… un troisième bus, nous voilà arrivées au camping Les Cigales, à Moliets. C’est ici que tous les ans, une poignée de bénévoles de l’association L’Amour de la Terre installe le Vegan Surf Camp : hamac, canapés, grandes tentes pour les repas… « L’idée de départ, m’explique Inja, une des cofondatrices du camp, était simplement d’organiser un petit festival vegan d’une semaine. » Au fil des années, les festivités ont pris de l’ampleur et, la beauté des lieux aidant, le VSC s’est transformé en un petit coin de paradis ouvert de juin à septembre. Le programme est des plus idylliques : faire du surf, du yoga et manger végan.

Nous nous installons dans un adorable bungalow et enfilons nos maillots de bain en moins de temps qu’il ne faut pour dire « namasté ». La plage est à 10 minutes à pieds, le temps d’une petite promenade sous les pins. Autour de nous, des dizaines de surfeurs portent leur planche sur leur tête, technique que je n’avais observée que dans des films jusque-là. Ai-je précisé que je n’ai jamais touché à une planche de surf de ma vie ? Demain sera une grande première…

Dimanche

Le petit déjeuner est un régal. Porridge, fruits frais et fruits secs, soupe miso, tartines… le buffet, entièrement bio, est tout simple mais absolument délicieux. Et pour le déjeuner, le camp a mis en place un système très pratique : tous les matins, les restes du dîner de la veille sont mis à notre disposition. Nous sommes invités à remplir des bocaux à nos noms, que nous pouvons garder au frigo et récupérer dès que notre estomac gargouille. On apprécie cette méthode anti-gaspillage !

10 heures : c’est parti pour le surf. Nous sommes une vaste majorité de débutants, tous prêts à nous jeter à l’eau. Porter la planche, choisir la bonne vague, hop, sauter, ramer, jeter un coup d’œil derrière son épaule, prendre de la vitesse… et se laisser porter jusqu’à la côte – wahou, c’est exaltant ! J’ai beau tomber à l’eau une fois sur deux, la joie d’y arriver l’autre moitié du temps me comble.

Le yoga en fin d’après-midi est exactement ce dont nous avions besoin pour terminer la journée en beauté : une séance d’introduction où Tiki, la professeure résidente, nous apprend la Salutation au Soleil en versions Hatha et Vinyasa. Je m’aperçois vite que, malgré son sourire chaleureux, Tiki n’est pas là pour rigoler : son enseignement est sérieux et exigeant. Pas étonnant : elle enseigne à Goa, en Inde, 6 mois de l’année. Pour le Vegan Surf Camp, elle organise deux à trois cours par jour, six jours sur sept : de quoi occuper ceux qui décident qu’ils ne sont finalement pas taillés pour le surf.

Lundi

Nous nous levons aux aurores (ou presque) pour profiter d’une longue méditation matinale, suivie d’un cours de yoga. Je suis déjà toute courbaturée : épaules, bras, cuisses, ça chauffe ! Mais les étirements font un bien fou.

Le temps de prendre le soleil dans un hamac, et c’est déjà l’heure de remonter sur nos planches. Objectif du jour : réussir à tenir debout ! Les deux profs qui accompagnent notre petit groupe sont hyper encourageants. Je grimpe sur ma planche, attrape une vague, prends de la vitesse, fais remonter mes genoux et… perds l’équilibre. La planche se retourne. Encore… et encore. À chaque fois. À bout de souffle, et drôlement moins déterminée que la veille, je prends un moment pour m’arrêter… et regarder autour de moi. La côte landaise est sublime – elle ne ressemble en rien aux plages bretonnes et méditerranéennes que je connais. Les reflets du soleil sur l’eau ressemblent à un rêve… Pendant un instant, le temps semble s’étirer. Rassurée, je remonte sur ma planche. Je ne parviendrai pas à tenir debout cette fois-ci, mais tant pis : après tout, je suis là pour m’amuser, pas pour obtenir un certificat de surfeuse professionnelle !

Mardi

Quoi, c’est déjà l’heure de repartir ? Je serais bien restée toute la semaine, comme le reste du groupe, mais hélas, le travail à Paris m’appelle. Je quitte cette bulle paradisiaque avec un pincement au cœur. Nous allons louper la matinée de nettoyage de la plage, la virée à San Sebastian, le cours d’Acroyoga sur le sable… Les hamacs, le yoga, la nourriture, les amis rencontrés, eh oui, même le surf malgré mes difficultés, tout me manquera ! J’ai déjà hâte de revenir l’an prochain…

Texte : Clémentine Kœnig. Photographies :  Vegan Surf Camp

Des fleurs pour les abeilles

Leur précieux travail de pollinisation est la clé de voûte de notre écosystème. Gardiennes de la chaîne alimentaire, elles permettent de faire pousser les plantes, les arbres et toutes les cultures qui nourrissent les êtres vivants sur terre – humains et animaux. Mais depuis une trentaine d’années, les abeilles disparaissent à une vitesse alarmante. En cause, l’utilisation massive des pesticides et l’urbanisation, synonyme de la destruction de leur habitat naturel.

Pour soutenir la recherche sur les abeilles et la production de miel français (avec un étiquetage attestant clairement son origine), l’Observatoire Français d’Apidologie a mis en place jusqu’au 23 juin une opération nationale. 150 000 pots de miel 100 % français contenant des graines mellifères dans leur couvercle seront mis en vente en grande surface ; les sachets de graines seront également en vente dans 1 200 jardineries et chez 3 000 fleuristes. Sur chaque produit vendu, 1,50 € reviendra au projet pour :

• former professionnellement des personnes au métier d’apiculteur ;

• financer des programmes de recherche sur les abeilles ;

• aider à la création d’exploitations.

Pour plus d’information et pour retrouver le réseau de fleuristes et jardineries participant à cette action, rendez-vous sur www.flowersforbees.com

Rencontre avec Anne Bianchi, aux portes de la Kundalini

Ce qui nous lie

Il n’y a pas de hasard. Parmi les nombreuses formations en Yoga Kundalini qu’Anne Bianchi a suivies à l’étranger, l’une des plus marquantes a été celle de Yoga Borgo, en Ombrie. Un sublime ancien monastère tenu par un couple d’Américains, élèves de la première heure de Yogi Bhajan. Et aujourd’hui, le studio d’Anne se situe à l’étage d’une fascinante bâtisse construite en 1835 par le comte de L’Escalopier. Sa famille – les Della Scala – était originaire de Vérone… comme les ancêtres d’Anne. Avec ses grands yeux noisette et ses cheveux ondulés, la professeure de 46 ans n’a pas renié ses racines – à la fin de ses cours, il n’est pas rare qu’elle invite les élèves à partager une infusion dans la cuisine adjacente. La convivialité à l’italienne…

Ce jour-là, nous nous retrouvons à deux pas du studio Satnam Montmartre, dans une pizzeria. « Ce quartier a une énergie très particulière : entre le Sacré-Cœur et le Moulin Rouge, le mysticisme et la dépravation, les mauvais garçons, les artistes et les abbesses qui ont protégé Montmartre pendant la Commune, explique-t-elle tandis que les haut-parleurs derrière nous diffusent une vieille chanson d’Adriano Celentano. Montmartre incarne ces polarités à l’œuvre dans l’Univers et en nous. » Comme une manifestation du tantra, qui signifie “tissu” : ce tissu qui relie le monde matériel et invisible, le physique et le divin, au-delà de la dualité.

Alchimie

En 2012, Anne fait un constat. En thérapie depuis ses 15 ans, âge auquel elle a traversé un traumatisme, elle a tout “visité” : le père, la mère, l’Œdipe… « J’avais accepté mon trauma, je vivais avec, et pour autant… je ne me transformais pas. Quelque chose dans mon corps attendait. » Comment faire pour enclencher ce fameux processus d’alchimie, qui permet de transformer le plomb (et les traumas) en or ? Un processus dont chacun est capable, Anne en est convaincue.

Partie en Inde à 17 ans, elle s’est essayée au traditionnel Hatha, puis à l’athlétique Ashtanga dans sa vingtaine, au rigoureux Iyengar pendant cinq ans… La kundalini ? Jamais entendu parler. Jusqu’à ce qu’une amie l’invite à une “full moon party”. Fêtarde invétérée, Anne accepte… et se retrouve sans rien comprendre au beau milieu d’un cours de Yoga Kundalini. « Je m’en souviens très bien : c’était un soir de pleine lune, à Marseille, fin août. On a chanté des mantras : Ong Namo Guru Dev Namo, Aad Guray Nameh… et j’ai adoré, j’ai juste adoré, en fait ! résume-t-elle avec un immense sourire. J’étais à l’aube de la quarantaine, en plein divorce, plus du tout en phase avec mon métier. Je pensais que ma vie était un bazar sans nom, je faisais des cauchemars toutes les nuits… et je me suis souvenue de cette phrase de Churchill que je dis souvent à mes élèves :  » Si tu traverses l’enfer, continue d’avancer.  » If you’re going through hell, keep going.

[…] Retrouvez la suite de l’article dans Yoga magazine #25, dès le 22 mai chez votre marchand de journaux et sur shop.oracom.fr.

Texte : Clémentine Kœnig. Photographies : Anaka (www.anakaphotographie.com)

Jessy Jane, une yogini sur la route

Son réjouissant projet est celui d’un tour du monde yogique et solidaire à moto. Dans chaque pays qu’elle traversera, la jeune professeure de yoga sera en lien direct avec une association locale (pour les droits des femmes, l’éducation…). Ayant elle-même donné un nouvel élan à sa vie grâce à l’aide d’association de réinsertion, elle est consciente de leur importance, a-t-elle expliqué à Yoga magazine. Ainsi, la moitié des revenus des cours de yoga donnés au cours de son périple sera reversée aux association qu’elle rencontrera. Le départ est imminent… Pour le fêter, Jessy Jane organise un cours le dimanche 26 mai sur le Champ de Mars. Une séance très spéciale puisque votre professeure entamera son tour du monde l’après-midi-même, juste après vous avoir dit « Namaste » ! Inscrivez-vous à l’événement ici, et suivez les aventures de Jessy Jane sur Instagram tout au long de son voyage.

 

https://www.instagram.com/p/BxkcfDriA7t/

Coup de cœur : retraite à l’hôtel La Réserve à Genève

Jeff Grant, le plus suisse des Américains, vous propose une pause de douceur et de joie en petit comité. À trois heures de Paris en TGV, l’hôtel genèvois La Réserve est l’écrin rêvé pour une retraite intimiste le temps d’un long week-end tout-confort. Entre le Vinyasa du matin et le Yin du soir, vous découvrirez le yoga à travers les cinq sens – aromathérapie, baignade dans le lac Léman (pour les plus téméraires !), salutations au soleil les yeux bandés, dégustation des délicieux repas healthy du restaurant de l’hôtel… et pour l’ouïe, Jeff, mélomane, vous guidera dans une pratique méditative au son du hang, de la flûte, des bols de cristal…  Un régal testé et approuvé par la rédaction ! Entre ces moments d’intériorité, des temps plus ludiques sont réservés à l’expérimentation pour revoir les bases fondamentales des postures de votre choix ou découvrir les différents instruments apportés par Jeff. Sans oublier que le spa vous tend les bras : sauna, hammam, massages, ou tout simplement un bon livre au bord de la piscine (en intérieur ou extérieur) !  Un mélange parfait entre détente, fun et recentrement.

Retraite « Relax, Release, Receive » (tous niveaux) • tous les mois : du 12 au 14 juillet, du 16 au 18 août, du 13 au 15 septembre… • Genève (Suisse) • www.lareserve.ch/fr

Proche mais pas trop, d’Eline Snel

Il était « calme et attentif comme une grenouille ». Mais aujourd’hui, c’est un ado en qui gronde une tempête… Suivez la méthode d’Eline Snel : par la méditation, elle invite les parents à « appuyer sur le bouton off », ce qui permet de mieux prendre du recul sur ses émotions. La pleine conscience aide à développer compassion (pour observer ses ados sans les juger), confiance (en ses enfants et leur recherche d’indépendance) et courage (le courage de déculpabiliser de ne pas être un parent parfait…) – les trois piliers d’une relation parent-ado paisible. Simple, touchant et accessible.


Proche mais pas trop (livre et CD) • Eline Snel • Les Arènes • 192 pages • mars 2019 (réédition) • 24,90 €

Rencontre avec Stéphane Haskell, réalisateur de « Debout »

 

 

Votre rencontre avec le yoga n’a pas été des plus paisibles…

En mars 2007, suite à une hernie discale mal traitée, j’ai été victime du syndrome de la queue-de-cheval – un écrasement de la moelle épinière. Si je n’avais pas été opéré dans les deux heures, j’aurais probablement été paralysé à vie. Mais l’alternative était peu réjouissante : bombardé de morphine et de kétamine, je suis devenu prisonnier de ma douleur, comme pris au piège d’une camisole chimique.

Le yoga a été votre rééducation ?

Ma rencontre avec Therese Poulsen, une américaine qui enseigne le yoga en Allemagne, a été déterminante. Alors que cette discipline m’évoquait l’aérobic et les années 1970, nous avons commencé par les fondamentaux : les textes sacrés, la respiration, la méditation, les visualisations – je devais me visualiser en train de courir alors que je ne pouvais pas marcher plus de cinq mètres ! C’est en alliant le corps et le mental que j’ai senti l’énergie circuler à nouveau.

Dans Yoga au fil des jours, vous associez 108 asanas et méditations à des phrases de grands maîtres yogi ou poètes soufi, mais aussi de John Lennon, Hannah Arendt… Pourquoi ?

Je voulais qu’il soit question d’assimiler une phrase par le corps. Il faut donner une intention à sa pratique, pour ne pas se bloquer dans l’aspect purement physique du yoga. […] Ces petites phrases, très accessibles, peuvent servir d’intention au début de chaque pratique. Parmi les phrases qui me touchent le plus, il y a celle de Saint-Augustin : « Accepter, c’est comprendre ». C’est le chemin d’une vie, un exercice à faire en permanence. Quand j’ai cessé de m’obstiner pour, enfin, accepter ma maladie, ma souffrance, mes limitations, cela a été le point de départ de ma guérison.

 Avant Yoga au fil des jours, vous avez publié Respire (2016) et réalisé le documentaire Yoga, un souffle de liberté.  Le yoga est devenu votre principal moteur ?

Il y a quelques années,  Therese m’a dit : « Un jour, il faudra que tu rendes ce qui t’a été donné par la pratique. »  Je n’ai ni l’énergie, ni la vocation pour enseigner ; alors, je lui ai promis que si je parvenais à retrouver mon métier de réalisateur, je ferais un documentaire sur les bienfaits du yoga à travers le monde. C’est désormais chose faite, et je ne compte pas m’arrêter là.

 

Debout, de Stéphane Haskell (1h25). Sortie le 24 avril.

Propos recueillis par Clémentine Koenig. Photographie : © Isabelle Nègre