Trouvez votre concentration

Le coquillage
Vous aurez besoin d’un coquillage pour cet exercice. Trouvez-en un qui vous touche particulièrement, par sa forme, sa couleur ou sa taille. Posez-le devant vous, sur une table basse ou par terre (ou sur le sable), afin de pouvoir le regarder facilement. Asseyez-vous sur une chaise ou en tailleur, et commencez l’exercice en inspirant puis en expirant plusieurs fois profondément. Ensuite, tournez votre attention vers le coquillage. Commencez par l’observer le plus attentivement possible. Quelle forme a-t-il ? Quelles couleurs voyez-vous ? Peut-on y voir un dessin, un motif, des lignes ? Assimilez tout cela consciemment, sans y apposer de jugement de valeur. Les coquillages sont l’exosquelette des mollusques, comme cela existe chez les escargots et les moules. Quand le mollusque meurt, le coquillage est emporté par la marée, puis finit par s’échouer sur la plage. Laissez votre esprit survoler le long voyage mené par ce coquillage, et l’incroyable coïncidence qui l’a fait venir jusqu’entre vos mains. Dans le monde spirituel, le coquillage symbolise la victoire divine de la lumière sur les ténèbres. Krishna a soufflé dans une conque pour effrayer les forces des ténèbres. Fermez les yeux et sentez comme le coquillage vous encourage à dévoiler votre lumière intérieure. 

La flamme d’une bougie
Un exercice de concentration idéal pour les belles et chaudes soirées d’été. Allumez une bougie et asseyez-vous sur une chaise ou un coussin de méditation. Fermez les yeux et récitez trois fois un mantra, « OM »par exemple. Ouvrez les yeux et tournez votre attention vers la flamme de la bougie. Sentez comme, durant ces quelques minutes, la flamme représente votre seule réalité. Lorsque des pensées distrayantes émergent, laissez-les survoler votre esprit tels de lents nuages. Restez concentré sur la flamme. Essayez d’imaginer que votre inspiration en provient. Et lorsque vous expirez, sentez que votre souffle y retourne. Ainsi, vous créez un lien intérieur avec la flamme de la bougie. Prenez conscience de la lumière pure et de la chaleur qui en émanent. Après quelques minutes, concentrez-vous sur le sommet de la flamme, et sentez que l’intensité de votre concentration s’accroît. Ensuite, fermez les yeux et essayez de ressentir cette même flamme dans votre chakra du cœur, au milieu de votre cage thoracique. Sentez comme la lumière et la chaleur de cette flamme intérieure réchauffent et illuminent votre propre cœur.

Le point
Cet exercice incarne l’essence même de la concentration. Dessinez un point noir sur une feuille de papier et collez-la sur le mur à hauteur de votre regard – selon la manière dont vous allez vous asseoir. Asseyez-vous sur une chaise ou un coussin de méditation, à environ deux mètres de distance, et concentrez-vous sur le point. Ne regardez pas le mur ou la feuille, juste le point. Lorsque des pensées émergent, ne vous laissez pas embarquer par elles : gardez votre attention tournée vers le point. Si une pensée envahit quand même votre esprit, contentez-vous de vous en défaire et de ramener votre attention sur le point. Après quelque temps, essayez de sentir que vous ne faites plus qu’un avec le point, comme si votre être tout entier y résidait. Puis sentez que vous parvenez à transpercer le mur à la seule force de votre concentration. Imaginez que vous vous regardez, de l’autre côté du mur. Visualisez-vous, assis, toujours concentré sur le point. Lorsque vous parvenez à sentir que toute votre conscience, votre âme, se trouvent de l’autre côté du point et observent votre corps, cela signifie que vous êtes parfaitement concentré. En pratiquant régulièrement cet exercice, vous pourrez faire de grands progrès dans votre Dharana.

Le mantra
La récitation d’un mantra est très efficace pour atteindre un état de concentration profonde. Choisissez un mantra qui vous inspire. Les plus célèbres sont « OM »(que l’on appelle aussi “le son qui ne sonne pas” ou “le son originel de l’univers”), « Shanti »(“paix” en sanskrit) et « Supreme »(“suprême” en anglais). Asseyez-vous sur une chaise ou un coussin de méditation et respirez plusieurs fois profondément. Fermez les yeux et commencez à répéter le mantra. Prenez votre temps pour chaque répétition, et faites-le à votre propre rythme. Essayez de vous identifier totalement au son et à la signification du mantra. Sentez la vibration subtile que provoque le son, et imaginez que cette vibration pure remplit votre corps entier d’une énergie positive. Là encore, défaites-vous de vos pensées distrayantes et ramenez sans cesse votre attention vers le son. Continuez pendant cinq à dix minutes, ou choisissez au préalable le nombre de fois que vous allez répéter le mantra. Dans ce cas-là, vous pouvez utiliser un mala ou un chapelet pour tenir le compte. Passez le mala sur votre index puis, à l’aide de votre pouce, passez une perle par-dessus l’index à chaque répétition, jusqu’à ce que vous ayez fait le tour du mala.

Texte : Hidde Tangerman

La sagesse des Amérindiens

Nous sommes le 21 juin, c’est le solstice d’été, le jour où le soleil atteint le point le plus haut de sa trajectoire. Je traverse en voiture les Black Hills, un extraordinaire massif montagneux situé exactement au milieu de l’Amérique du Nord. Tout autour s’étend la prairie. Les Black Hills forment un labyrinthe de plateaux et de vallées recouverts de sapins. Le célèbre mont Rushmore, sur la bordure orientale du massif, attire les visiteurs venus admirer les effigies des présidents américains gravées dans la pierre. Mais ici, au cœur des Black Hills, on ne rencontre pas de touristes. Les cerfs et les rares bisons que je croise me dévisagent avec surprise.

Il n’y a pas non plus de réseau et je trouve agréable de ne pas être distrait par mon écran. Cela renforce mon sentiment de ne faire qu’un avec mon environnement. Dans une vallée reculée, j’aperçois au bord de la route un bâton enveloppé de sauge et de rubans rouges. Plus loin, caché derrière des sapins, se trouve un tipi. Ça y est, je dois être arrivé au Sundance camp des Sioux. La Danse du Soleil est la cérémonie la plus sacrée des Indiens des Plaines, mais pendant longtemps, ce rituel a été interdit par les Américains. Ce n’est qu’à partir de 1978 que les Indiens ont pu pratiquer de nouveau leur cérémonie sans se cacher. Les Black Hills sont des montagnes sacrées. C’est ici que se déroule l’histoire de leur création et c’est ici que les Sioux cherchent à entrer en contact avec le monde spirituel. Je retire mes chaussures – car il faut sentir la terre sous ses pieds durant une cérémonie. Je traverse les herbes et poursuis mon chemin au-delà du tipi. Au loin dans les bois résonnent des tambours et je vois de la fumée qui s’élève d’un grand nombre de tipis. Avec mille précautions, je m’approche du camp où je vais pouvoir me familiariser avec la spiritualité amérindienne.

Une vision venue de l’Occident

Quand on parle de pleine conscience, de méditation et de sagesse spirituelle, on se réfère souvent à l’Asie, lieu de naissance du yoga. Mais on peut aussi se tourner vers l’Occident, et vers le mode de vie traditionnel des peuples premiers de l’Amérique. On remarque d’ailleurs un grand nombre de points communs.

Pendant longtemps, les Indiens ont été considérés comme une “race mourante”. En effet, les survivants du génocide commis par les Américains se sont retrouvés enfermés à l’écart de la société, dans des réserves, et n’ont plus été évoqués que dans des romans. Quant à leurs descendants, on ne les voyait que dans des westerns. Mais là, ils ont fait preuve de résistance. Leur vision du monde est bien différente de celle des Européens – c’est une conception du monde pleine de vie, que l’on retrouve chez tous les peuples indiens, qui se comptent par centaines, et tout particulièrement ici, dans le cadre de la cérémonie de la Danse du Soleil. Nous commençons seulement à réaliser que leurs savoirs traditionnels sont précieux et utiles, tout particulièrement dans nos vies “modernes”.

Au cœur de la vision amérindienne de la vie, il y a l’idée d’interdépendance. Mitakuye Oyasinen langue sioux : « Nous sommes tous reliés les uns aux autres. »Cette affirmation marque le début et la fin des prières et des cérémonies. Les Indiens sont imprégnés de l’idée que tout ce que nous faisons affecte le reste du monde. Tout est relié et se maintient en équilibre – ou c’est en tout cas ce qui devrait se passer. Ce lien existe entre les gens, mais aussi avec les autres êtres vivants, les plantes et les animaux, et même avec les montagnes et les rivières, l’eau et la Terre. Pour les Indiens traditionnels, nous ne sommes pas seulement apparentés aux membres de notre famille, mais aussi à la Terre Mère, à notre Père le Soleil, et à tout ce qui fait partie de la création. Cette idée est loin d’être anodine. On n’abandonne pas les membres de sa famille ; on les traite avec respect et l’on en prend soin. Les cérémonies indiennes expriment le respect et la gratitude, et cherchent à renforcer ainsi qu’à restaurer cet équilibre. Prenons la Danse du Soleil, par exemple : les danseurs représentent leur lien avec la Terre Mère et leur gratitude pour leur Père le Soleil. Ils saluent le Soleil et dansent en faisant des mouvements précis basés sur l’idée d’équilibre. Les hommes qui participent à la danse se font percer la poitrine ou le dos, en signe de mortification. Les femmes ont le droit de participer à la Danse du Soleil, mais ne peuvent se faire percer le corps. « Notre spiritualité indienne aspire toujours à l’harmonie, explique Madonna Thunder Hawk, grand-mère sioux et meneuse du mouvement des femmes amérindiennes. Les femmes endurent déjà le sang et la douleur durant l’accouchement. La Danse du Soleil permet donc de restaurer l’équilibre entre l’homme et la femme en faisant subir la même chose aux hommes. »Tout comme le yoga, les cérémonies indiennes permettent de ressentir l’union entre le corps et l’esprit. Les danseurs du Soleil poussent leur corps à bout (ils jeûnent aussi pendant quatre jours), afin d’éveiller leur spiritualité. C’est pour la même raison que les guides spirituels amérindiens reçoivent parfois le titre d’hommes-médecine : il n’y a pas de frontière entre le corps et l’esprit, et donc entre les troubles psychiques et les troubles physiques. Voilà pourquoi, autrefois, les Amérindiens n’avaient pas de docteur s’occupant seulement des affections physiques, mais faisaient appel à un guide spirituel qui pratiquait une médecine holistique.

Fumée purifiante

« Nous parlons de spiritualité, déclare Madonna Thunder Hawk. Ce n’est pas comme la religion. La spiritualité est notre manière de vivre, toujours, et tous les jours. »En tant que visiteur venu de l’extérieur, je vois leur spiritualité s’exprimer dans leur façon de penser et de parler, et dans leurs rituels. Ils commencent leurs rassemblements en faisant brûler de la sauge ou du foin d’odeur (sweet grass) séchés. La fumée agréablement parfumée qui s’en échappe permet de débarrasser l’environnement des influences négatives. On purifie également les auras de chacun des participants en faisant passer la fumée tout autour d’eux. Ils l’attirent à eux avec leurs mains, et offrent un “bain” purifiant à leur visage et à leur corps. Avant d’utiliser les tambours, on les purifie et on les bénit en les baignant de fumée. Ce sont ces tambours qui créent et harmonisent l’énergie spirituelle – leurs battements reproduisent le pouls de la Terre Mère.

Renard Courageux, l’ancien chef de la tribu de Standing Rock – une réserve indienne –, m’explique l’importance, dans sa culture traditionnelle, du concept d’interdépendance. « Tout ce qui bouge a une âme. Et si quelque chose a une âme, nous y sommes reliés, qu’il s’agisse d’un animal, de l’herbe ou des arbres… Je ne suis pas plus grand ou plus important que les autres êtres vivants. Je fais partie du grand tout. Et ça, on le comprend quand on sait qu’on est relié aux autres âmes. Car on peut alors se parler, peut-être pas avec des mots, mais de manière subliminale. On ressent un lien avec la Terre et l’eau. Et c’est pour ça que l’on fait tout pour les protéger. »Renard Courageux appelle donc à faire attention à ce que l’on mange, à ce que l’on achète, à l’énergie que l’on utilise dans sa maison. « Nous devons participer au changement. Car nous, les Indiens, nous ressentons encore ce lien, et nous devons nous consacrer à la lutte pour la protection de l’eau et des autres sources de vie. »Sans oublier de penser aux conséquences de nos actions sur les sept générations à venir. En racontant son histoire, Renard Courageux fait de la lutte pour une société durable – une alimentation biologique, une économie circulaire et des énergies renouvelables – une mission personnelle, que chacun peut mener à sa propre façon.

Lorsque je quitte les Black Hills au volant de ma voiture, je vois que mon téléphone capte de nouveau. Il s’agit là de capter d’une façon bien différente de la spiritualité dont je viens de faire l’expérience chez les Indiens sioux. Cette vision m’accompagnera encore longtemps, même quand je serai de retour dans le “monde civilisé”.

Texte : Serv Wiemers & Photographies : Serv Wiemers

Mai Hua : « Je provoque des expériences qui me permettent d’évoluer »

Comment avez-vous découvert la méditation ? 

Il y a six ans, ma mère m’a proposé de suivre une formation à la méditation MBSR [Mindfulness-Based Stress Reduction] avec elle. J’ai accepté… pour lui faire plaisir ! Mais cela a ouvert une grande porte en moi. Rien que de passer une journée sans parler, comme nous l’avons fait à la fin du stage : cela a été une vraie révolution pour moi. Tout comme la dernière méditation de la formation, qui portait sur la bienveillance. Cela m’a bouleversée : je ne m’étais jamais, jusque-là, souhaité de bonnes choses. Je n’y avais jamais réfléchi. C’était une expérience incroyable.

À la fin de votre film Les Rivières, vous dites vous apprêter à faire une retraite au Népal. En quoi cela a-t-il consisté ?

J’y suis allée deux fois, et le programme est assez costaud ! On vit des épreuves chamaniques. Il y a deux nuits d’ayahuasca [breuvage hallucinogène à base de lianes interdit en France, NDLR], puis un jeûne en isolation pendant quatre jours et quatre nuits, en pleine nature, sur une colline. Ce sont des sortes de rituels initiatiques pour passer d’un monde à un autre. On apprend à lâcher prise, à appréhender la peur, à dialoguer avec l’intelligence de la plante. Cheminer est au centre de ma vie. J’aime provoquer des expériences qui me permettent d’évoluer. Cette retraite, à la fin du tournage des Rivières, a été une nouvelle “porte” pour moi ! Une fois que l’on ouvre ces portes, le rapport à la nature change, le rapport au corps change, le rapport à la sexualité change, le rapport à la nourriture, à toute la vie… Et le rapport à l’invisible, à la magie, à la création…

Vous parlez de magie : votre intérêt pour le côté “sorcière” de la force féminine a-t-il influencé votre travail sur Les Rivières, qui porte sur la branche féminine de votre famille ? 

Oui. J’ai mis six ans à filmer et monter ce film. Beaucoup de choses ont évolué entre-temps. Pour moi, la sorcellerie est un pouvoir de transformation intérieure qui peut avoir des conséquences sur l’extérieur. Une fois que j’ai changé mes croyances, que j’ai changé l’accès que j’avais à mon cœur et à mon âme, cela a modifié toute ma manière de voir le monde, d’interagir avec lui et de l’impacter. Les Rivièresest un projet intime dont la portée, je l’espère, va au-delà de moi. En organisant des projections, je me suis rendu compte que le film avait un pouvoir “agissant” sur les gens qui le voyaient : ils n’ont pas la même histoire que moi, mais une relation entre un enfant et sa mère, c’est universel ; et les familles dysfonctionnelles, c’est la base ! Le fait que ma mère assiste aux dernières projections-débats du film, par exemple, a fini de me convaincre de l’importance de partager son expérience.

La suite de cette interview à retrouver dans votre
Yoga magazine # 32

Mai Hua est documentariste, color designer et professeure à l’Institut Français de la Mode. Les Rivières(en VOD sur Vimeo) est une émouvante enquête sur la lignée féminine de sa famille, entre la France et le Vietnam, tandis que son dernier film, Meetings with remarkable men, met en lumière le travail profondément guérisseur d’un groupe de parole pour hommes. 
Découvrez son travail sur www.maihua.fr

Texte : Clémentine Koenig & Photographies : lylouttestudio

Agir avec dévouement

Cette histoire vieille de plusieurs millénaires, tirée de la mythologie hindoue, raconte qu’Arjuna, bien qu’étant le meilleur archer du monde, avait un petit problème. Aucun arc ne résistait à ses bras puissants. Chaque fois qu’il essayait d’en tendre la corde, l’arc se brisait. Depuis longtemps, Arjuna cherchait un arc à la dimension de sa puissance. Un matin ensoleillé, il se réveilla sans savoir qu’Agni, le dieu du feu, allait répondre à sa requête. Ce jour-là, Agni s’était réveillé affamé : il avait besoin de consommer quelque chose immédiatement. Faim qu’il voulut assouvir en réduisant en cendres la forêt de Khandava Vana. Mais dès l’instant où il mit le feu à une petite branche, il se mit à pleuvoir et le feu s’éteignit.

La pluie avait été déclenchée par Indra, le dieu de la guerre et de l’orage, et ami du serpent Takshaka qui vivait dans cette forêt. Agni savait qu’il serait déplaisant pour Takshaka de devoir quitter précipitamment sa forêt, mais s’il ne la faisait pas flamber, il lui faudrait trouver un autre endroit à détruire. Et les autres choix lui convenaient moins : il y avait dans la région un temple ainsi qu’une ville – deux lieux que l’on ne pouvait décemment pas incendier… Agni soutenait d’ailleurs qu’il est excellent pour la santé d’une forêt de la brûler de temps en temps. Cependant, Indra restait inébranlable et continuait de faire tomber la pluie sur les arbres. C’est alors qu’Agni rencontra Arjuna qui se promenait dans les bois avec son grand ami Krishna.

Ils décidèrent de s’entraider. Agni promit à Arjuna de lui procurer l’arc de Varuna, le dieu de l’océan, créé par le dieu Brahma. Cet arc indestructible, aussi un peu magique, portait le nom de Gandiva. Dès lors, Arjuna put tirer à l’arc sans problème. Indra fut tellement impressionné par la dextérité d’Arjuna qu’il déclara forfait et permit à Agni de réduire la forêt en cendres.

Et ensuite ?

Peu de temps après, Arjuna se retrouva sur un tout autre champ de bataille en compagnie de son arc Gandiva. Comment était-il arrivé là ? C’est la longue histoire du Mahabharata – “La grande histoire de la famille Bharata”. Là encore, Krishna était à ses côtés, conduisant son char.

Arjuna balaya le champ de bataille du regard, et il vit partout sa famille et ses amis – aussi bien parmi ses alliés que parmi ceux qu’il s’apprêtait à combattre. Cela l’affecta tant qu’il perdit son courage et se laissa tomber à terre, rongé par le doute. Son arc et ses flèches glissèrent de ses mains.

Lorsque Arjuna déclara à Krishna qu’il ne voulait pas livrer bataille et qu’il ne savait plus quelle direction donner à sa vie, Krishna lui répondit par 700 versets en sanskrit, pleins de bienveillance. Krishna expliqua que, dans la vie, nous devons toujours agir, et que ne pas choisir est aussi un choix. Nous contrôlons nos actions, mais pas leurs effets. Et c’est justement lorsque nous nous préoccupons des effets possibles de nos actions que nous souffrons. Car nous vivons alors dans un futur incertain au lieu d’être dans le moment présent. Les paroles de Krishna eurent un tel effet sur Arjuna qu’à cet instant il atteignit l’illumination. Il attrapa son arc et ses flèches, remplit son devoir, et sauva le monde des ténèbres.

Les plus grands défis

Les doutes et l’incertitude d’Arjuna sont très humains. Dans la vie, nous faisons tous face à des défis, et certains semblent tellement énormes que nous souhaitons les éviter. Tout comme Arjuna, nous préférerions ne rien faire plutôt qu’agir par amour et avec dévouement. Nous sommes tous des guerriers sur le chemin de l’illumination. Nous faisons face à des défis, à des décisions difficiles, à du stress, à de la tristesse, à de la peur et à des doutes. Et tout comme Arjuna, ce sont les plus grands défis qui nous font le plus progresser. Car c’est justement quand nous nous libérons de nos attentes et de notre envie de contrôler la conséquence de nos actions que nous créons l’espace nécessaire pour quelque chose de plus beau que ce que nous aurions pu imaginer.

Dhanurasana, l’Arc, est une posture d’ouverture du cœur. Elle nous donne la possibilité de mettre en pratique ce dont Arjuna a pris conscience : agir en partant du cœur, sans peur et sans céder à l’envie d’éviter les difficultés. Nous devons abandonner notre désir de contrôle sur le résultat de nos actions. Alors, vous aussi, faites ce que vous avez à faire, et pratiquez l’Arc avec dévouement.

Texte Irina Verwer & Photographie ChristineLoveHewitt.com

Rencontre avec Julie Ferrez

Si je suis… plutôt yoga du matin ou yoga du soir ? 

J’aime le matin, c’est le moment zen de la journée quand tout se lève… La lumière, ma fille, les énergies ! Le yoga du matin est impossible à manquer pour moi… Il fait partie de mon rituel de réveil lors duquel j’échauffe mon corps et je canalise mon mental. Cette pratique matinale me permet de me centrer, et donne de jolies couleurs à ma journée.

Mon lieu de retraite de prédilection…

L’Inde, sans hésiter ! J’essaie d’y aller tous les deux ans. Je sens que c’est mon lieu de ressourcement, j’en ai besoin. J’y fais des cures ayurvédiques. Il peut y avoir le pire comme le meilleur, mais cette terre est si riche ! J’y trouve une spiritualité et une luminosité que je n’ai trouvées nulle part ailleurs. C’est incontournable pour moi.

Mon accessoire indispensable

Mon mala qui ne me quitte jamais… Ce mala de 108 perles que je porte autour de mon cou me permet de réciter des mantras. Pour apaiser mon mental quand je suis stressée, je presse les pierres entre mon majeur et mon annulaire. Le mantra que je chante le plus souvent est le Gayatri mantra.

Mon rituel de méditation

Trataka quand ma fille est couchée… Je fais cette méditation au moins une fois dans la semaine, pas longtemps, de cinq minutes à un quart d’heure. Regarder et porter mon attention sur quelque chose repose beaucoup les yeux. Ça me calme quand j’ai besoin de me poser. Le mental est comme un muscle, tu peux le renforcer avec des exercices réguliers. Trataka fonctionne bien pour moi.

Mon gourou, mes gourous…

J’ai fait une formation avec Lav Sharma au centre Tapovan. Il a une approche particulière du yoga. Bien que très occidentalisé, il reste très indien en même temps. Il est détaché de beaucoup de choses. Quant à Jacques Vigne, psychiatre, il a une approche plus technique. J’ai fait un stage de méditation avec lui. Ces deux approches très différentes m’enrichissent.

Mon livre de chevet

J’ai découvert le livre Yoga, art de vivre et science de l’expérience de Sri O.P. Tiwari [Les Éditions du Vendredi] lors d’un stage de yoga avec Jacques Vigne. Il aborde les grandes questions de la philosophie yogique ; ce n’est pas compliqué, chacun peut s’y retrouver.

La personne qui m’inspire

Depuis toujours, il s’agit de ma tante Marie-Christine. Elle est professeure de yoga et psychothérapeute, et c’est elle qui m’a poussée vers le yoga, alors que je faisais beaucoup de sport. Lors de ma grossesse et à la naissance de ma fille, j’ai eu d’autres besoins également. Le yoga s’est imposé à moi naturellement.

La coach sportive JULIE FERREZ officie dans l’émission Télématin sur France 2 depuis près de dix ans. La jeune femme formée au yoga en applique les principes à tous les niveaux de sa vie. C’est avec une belle énergie tranquille qu’elle allie ses compétences sportives et yogiques, et divulgue ses conseils et formations en ligne. Elle vient de publier Yoga antistress, énergie et minceur chez Marabout. Rejoignez-la cet automne, du 23 au 25 octobre, pour un Cocooning d’octobre (yoga du dos, relaxation, remise en forme), à sa maison du bien-être en Champagne.
julieferrez.com

La respiration du cœur

Dans son petit bureau au Centre Élément, à Paris, Xavier Chabeur conduit des “bilans énergétiques” : des séances au cours desquelles on établit une cartographie énergétique du corps. Le but ? Rétablir l’équilibre et repartir avec des clés concrètes pour se sentir plus en phase avec soi-même. Xavier, en fait, est un coach de l’énergie ! L’outil favori de ce passionné de physique quantique ? La respiration. Selon lui, c’est dans la cohérence cardiaque que réside la clé de notre guérison. 

Nouvelles dates pour le Porto-Vecchio Festi Yoga

Premier festival de yoga créé sur l’Île de Beauté il y a trois ans, Festi Yoga revient du 19 au 21 septembre.
Pour cette édition, Estelle Broton, la fondatrice, a imaginé un village éphémère les pieds dans l’eau, sur la baie de l’Acciaro. Un cadre idyllique où pendant trois jours les yoginis pourront s’apprêter à une programmation pour tous les niveaux, allant du yoga le plus traditionnel au plus novateur, tel que le Yoga de la Femme. Un festival à la politique zéro déchet, qui rend hommage à la Corse, joyau sauvage et protégé. 

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Petites crêpes aux myrtilles

Ingrédients 

  • 65 g de farine de maïs
  • 65 g de farine d’épeautre
  • 1 c. à c. de bicarbonate de sodium
  • ½ c. à c. de sel
  • 2 œufs
  • 300 ml de lait de riz
  • 1 c. à s. de sirop d’érable, plus un peu pour la garniture
  • Huile de tournesol, pour la cuisson
  • 200 g de myrtilles

Dans un saladier, mélangez soigneusement les deux farines, le bicarbonate de sodium et le sel. Dans un bol, battez les œufs avec le lait de riz et 1 c. à s. de sirop d’érable. Incorporez progressivement cette préparation liquide au contenu du saladier, en fouettant constamment. Mélangez soigneusement le tout. Faites chauffer à feu moyen une grande poêle antiadhésive. Versez-y une petite quantité d’huile. Ensuite, en fonction des dimensions de votre poêle, formez à l’aide d’une louche 3 ou 4 petites crêpes d’environ 10 cm de diamètre. Lorsque la pâte est prise, vous pouvez les retourner. Laissez-les cuire 1 minute maximum sur l’autre face. Continuez ainsi avec le reste de la pâte à crêpes. Garnissez ces crêpes de myrtilles, et servez-les nappées d’un filet de sirop d’érable.

Ces petites crêpes sont à la fois sucrées et consistantes. Elles permettent de rééquilibrer Vataet conviennent parfaitement à un jour d’été venteux ou à la période de transition vers l’automne. Le maïs et les myrtilles non chauffées renferment un peu d’énergie estivale. 

Comment faire : La posture debout pied en main

  • Ancrez-vous dans la posture de la Montagne. Les pieds à la largeur des hanches et le dos bien droit. Sentez le contact de vos pieds avec le sol.
  • Ramenez le poids à votre jambe gauche, renforcez-la en tendant l’avant de votre cuisse et en tordant l’extérieur de la cuisse vers l’intérieur. Soulevez ensuite la jambe droite en pliant le genou et en l’amenant vers votre estomac.
  • Saisissez votre gros orteil droit avec votre pouce droit, votre index et votre majeur. Si cela n’est pas possible, vous pouvez également saisir le côté de votre pied ou utiliser une ceinture de yoga.
  • Étirez votre jambe droite le plus en avant possible. Le pied droit appuie dans la main droite.
  • Choisissez un point fixe au niveau des yeux et respirez doucement pour maintenir l’équilibre.
  • Restez en équilibre dans la posture. Pour sortir de la pose, pliez le genou droit, relâchez l’orteil droit et mettez-vous dans une position debout confortable.
  • Changez de côté.

Soyez prudent si vous avez une blessure au genou ou des problèmes au bas du dos.

Comment faire : Ardha Bhekasana

La Demi-Grenouille exige une grande souplesse au niveau des muscles des cuisses. C’est pourquoi il est recommandé de s’exercer dans un premier temps avec le Héros allongé (Supta Virasana). Si vos muscles sont souples, vous pourrez pousser votre pied plus bas vers le sol en posture de la Demi-Grenouille.