Auteur/autrice : Méryl Puymirat
Exercices pour une peau rayonnante
La peau, miroir de l’intérieur
La peau est notre organe le plus étendu. Elle remplit donc une fonction importante : elle protège le corps des agressions extérieures, assiste le système immunitaire et régule la température du corps. Malgré ce que voudrait nous faire croire l’industrie cosmétique, on sait que la beauté de notre peau commence à l’intérieur. Selon la médecine ayurvédique, la qualité de la digestion – qu’on appelle aussi agni(feu) – est essentielle à la santé. Lorsque ce feu est trop puissant ou trop faible, on court le risque de développer certains troubles – entre autres des affections cutanées. Le système digestif souffre aussi de la présence de mauvaises matières grasses ou de l’absence de fibres dans l’alimentation : les éruptions cutanées ou les inflammations sont alors souvent au rendez-vous.
Notre peau reflète aussi toutes nos pensées et nos émotions, selon la spécialiste ayurvédique de la peau Pratima Raichur : « Le visage est le miroir de l’âme. » Pour une peau rayonnante, elle conseille d’affronter toutes nos pensées et émotions sclérosées, car elles représentent un facteur important de vieillissement. Vous vous sentez stressé ou vous couvez quelque chose ? Votre peau risque de perdre son éclat.
Le yoga est un outil miraculeux pour restaurer la beauté de la peau. En particulier, les postures inversées stimulent la circulation sanguine du visage et vous feront rayonner encore longtemps après votre séance de yoga.
Anatomie
La peau est composée de trois couches. L’épiderme (epidermis) est la couche extérieure, qu’on appelle aussi couche cornée. Les nouvelles cellules se forment constamment dans la partie inférieure de l’épiderme. Résultat, les cellules plus anciennes sont repoussées à la surface de la peau et meurent – ce sont les cornéocytes. Elles forment un bouclier qui protège la peau des agressions extérieures. Entre les cornéocytes, on trouve les mélanocytes : des cellules qui produisent le pigment qui colore la peau et forme une sorte de parasol au-dessus du noyau de la cellule. C’est ainsi que la peau est protégée des rayons UV. Dans la deuxième couche, le derme (dermis),des vaisseaux sanguins et lymphatiques assurent la distribution de l’oxygène et l’élimination des toxines. C’est aussi ici qu’on trouve les nerfs qui donnent sa sensibilité à la peau. Un système spécial de globules blancs neutralise les virus et les bactéries. Le derme ne se renouvelle pas sans cesse, au contraire de l’épiderme. C’est pour cette raison qu’une blessure au niveau du derme laisse une cicatrice. La troisième couche cutanée, l’hypoderme, fait barrière entre la peau et les muscles et tendons du corps. Cette couche est notamment composée de graisse, de tissu conjonctif et de vaisseaux sanguins.
Découvrez les exercices pour avoir une peau lumineuse ici.
Texte : Saskia Grootegoed ; Illustrations : Ingrid Bockting
Le prana ou énergie vitale
Un corps énergétique ? Le concept n’est pas aussi ésotérique qu’il en a l’air. Car si l’énergie est invisible, elle n’en est pas moins perceptible. Il suffit de penser au doux frôlement de l’être aimé, à la chaleur sereine des mains du masseur, au ressentiment qui peut émaner d’un inconnu. Vous vous sentez allègre, fatigué, indolent, irritable ou détendu ? C’est votre corps énergétique qui s’exprime.
Tout comme chaque personne a un “look” unique, chacune a aussi une signature énergétique bien personnelle. Et plus on prend conscience de sa propre énergie, mieux on parvient à la déchiffrer à chaque instant. Avec un peu de pratique, on finit même par discerner celle des autres.
Voyage intérieur
Il y a environ 3000 ans, les sages ont conçu une sorte de carte routière pour mener un voyage intérieur : ce voyage commence à l’extérieur du corps et finit au centre du soi – l’âme incarnée – en passant par cinq strates. Les Upanishads– ce texte classique du yoga tantrique – décrivent les cinq enveloppes, ou koshas, comme des formes d’énergie de plus en plus subtiles. La carte des koshas est un outil précieux pour approfondir sa pratique du yoga et améliorer sa qualité de vie. Vous pouvez l’utiliser comme une carte normale, c’est-à-dire pour vous orienter avant de commencer, ou pour retrouver votre chemin si vous vous perdez.
Cinq enveloppes
Les yogis voient l’être humain comme un système énergétique ingénieux, capable de se recharger seul, enveloppe par enveloppe : tout comme les poupées russes, chaque “corps” s’emboîte dans le suivant. De l’extérieur vers l’intérieur, il s’agit de :
- annamaya kosha, le corps physique,
- pranamaya kosha, le corps énergétique,
- manomaya kosha, le corps mental,
- vijanamaya kosha, le corps spirituel,
- anandamaya kosha, le corps heureux, ou corps de félicité.
Pranamaya kosha est la deuxième étape du voyage intérieur : prana signifie “énergie vitale”, maya“fait de” et kosha“corps”. Pranamaya assure la continuité de la vie, car c’est le prana– l’énergie vitale – qui régule les processus biologiques du corps, comme la respiration, la digestion, la division cellulaire ou la circulation sanguine. En médecine traditionnelle chinoise, on parle de chi. Quant aux Égyptiens, ils l’appelaient ka. Si le prana disparaît, la vie s’éteint. On dit que certains yogis apprennent à stopper leur respiration ou leur pouls pendant un long moment quand ils méditent, afin d’économiser leur prana.
Heureusement, il existe des manières moins radicales de garder son corps énergétique chargé à bloc : en mangeant sainement et en évitant les toxines, par exemple. Mais la meilleure façon de nourrir son pranamaya kosha est de pratiquer le pranayama, qu’on définit souvent comme étant un exercice respiratoire, mais qui est en réalité bien plus que ça. Dans la philosophie yogique, cette respiration équilibrée est la clef d’une vie pleine d’énergie.
Découvrez des exercices pour recharger vos batteries ici.
Texte : Saskia Grootegoed ; Illustrations : Ingrid Bockting
Quiche aux betteraves
1 quiche, 75 minutes
Ingrédients :
◉ Pâte :
• 200 g de farine de sarrasin ou d’épeautre complète
• ¾ c. à c. de sel de mer
• 60 ml d’huile de coco
• 80 ml d’eau
◉ Farce :
• 150 g de noix de cajou
• 1 petit oignon rouge
• 1 petite betterave, épluchée et coupée en cubes
• 1 c. à c. de sel de mer
• 3 petites gousses d’ail
• 150-170 ml d’eau froide
• Faites tremper les noix de cajou pendant 30 min dans de l’eau bouillante. Pendant ce temps, préparez la pâte. Mélangez la farine et le sel, puis ajoutez l’huile de coco (liquide). Ajoutez progressivement l’eau froide et pétrissez avec les mains pour obtenir une pâte brisée. Roulez en boule, couvrez et mettez au frigo pendant 30 min, pendant que vous préparez la farce.
• Égouttez les noix de cajou, rincez-les puis mettez-les dans le blender. Ajoutez progressivement l’eau froide et mixez pendant 2-3 min, jusqu’à obtenir une crème épaisse. Ajoutez les cubes de betterave, le sel de mer et l’ail et mixez jusqu’à obtenir un mélange bien crémeux.
• Préchauffez le four à 180 °C et sortez la pâte du frigo. Saupoudrez un plan de travail de farine, posez la pâte dessus puis étalez au rouleau. Utilisez le rouleau pour soulever la pâte et pour la placer sur le moule à quiche (la pâte doit déborder de tous les côtés). Avec les doigts, pressez la pâte au fond et sur les côtés du moule. Mettez au four pendant 30 min, puis sortez et laissez refroidir.
• Coupez l’oignon en rondelles et parsemez-en les deux tiers sur le fond de la quiche. Versez la crème sur tout le fond puis déposez le reste des oignons dessus. Mettez au four pendant 30-40 min, jusqu’à ce que la surface soit bien dorée. Sortez du four et laissez refroidir. Servez avec une délicieuse salade d’automne.
Restez jeune grâce au yoga
Tous ceux qui font du yoga en ont fait l’expérience : une seule séance suffit parfois à se sentir rajeuni de dix ans. Mais le yoga peut-il aussi, au sens propre, rajeunir les gens ? En 2015, des chercheurs de New Delhi ont utilisé les dernières découvertes scientifiques dans le domaine du vieillissement pour étudier l’effet du yoga et de la méditation au niveau cellulaire. Quatre-vingt-seize hommes et femmes âgés de 30 à 65 ans« apparemment sains, mais avec un mode de vie moderne et malsain »(d’après les chercheurs) se sont mis à faire du yoga en groupe, cinq jours par semaine. Au bout de deux semaines, les séances de groupe se sont arrêtées et les participants ont poursuivi seuls les exercices de yoga et de méditation cinq fois par semaine, pendant dix semaines. Pas de surprise : à la fin de l’expérience, ils étaient tous plus minces et en meilleure forme. Mais ce que les chercheurs ont découvert dans leur sang et leurs cellules a été spectaculaire : les participants avaient tous rajeuni…
Explication : aux extrémités des chromosomes se trouvent les télomères, des fragments d’ADN qui raccourcissent peu à peu au cours de la vie. On considère qu’ils forment comme une sorte d’horloge biologique : plus ils sont courts, plus la cellule est vieille. Au terme de l’expérience indienne, les télomères des participants s’étaient rallongés. Et ce n’est pas tout : le vieillissement physique s’explique en partie par le fait qu’au cours de la vie, l’ADN s’abîme peu à peu. Chez ces tout nouveaux yogis, l’ADN apparaissait en meilleur état qu’auparavant. Leur sang contenait également moins de cortisol, cette hormone qui, en cas de stress chronique, affaiblit le système immunitaire et augmente le risque d’obésité et d’hypertension.
Dîner au MacDo
Le yoga combine plusieurs facteurs rajeunissants essentiels, dont l’un des plus importants est l’activité physique. Des scientifiques ont même démontré que le sport pouvait contrer les effets d’une alimentation à base de hamburgers et de Coca-cola. Durant l’expérience, les participants – des étudiants – devaient manger uniquement au McDonald’s pendant deux semaines, tout en faisant de la course intensive pendant une demi-heure par jour. Normalement, au bout de 14 jours de petits déjeuners, déjeuners et dîners aux MacDo, même les personnes en excellente santé présentent des symptômes de risque de développer un diabète de type 2 et des maladies
cardio-vasculaires. Mais cette fois la conclusion a été surprenante : au bout de ces deux semaines, la santé des étudiants s’était améliorée. Leur cholestérolémie et leur glycémie, leur tour de taille et leur pression artérielle avaient tous chuté. Les chercheurs se sont empressés de rappeler que leur étude n’était pas une glorification du fast-food. Pour une santé optimale, mieux vaut faire du sport et manger sain.
Effets protecteurs
Nous abordons maintenant ce qui est peut-être le noyau du problème de la vieillesse : la baisse des capacités cognitives et le risque grandissant d’être confronté à la maladie d’Alzheimer. C’est justement sur ce terrain sensible que les effets protecteurs du yoga se font peu à peu connaître. Aux États-Unis, l’Alzheimer’s Research and Prevention Foundation s’est penchée plus particulièrement sur le Yoga Kundalini. Son directeur, Dharma Singh Khalsa, a écrit l’ouvrage Brain Longevity(non traduit en français) : il y affirme que le Kundalini est idéal pour maintenir le cerveau en bonne santé, car il réunit les cinq piliers du yoga : respiration, postures, mantras, mudras (positions des mains) et concentration mentale. Il a créé une carte des régions cérébrales activées par un exercice de Kundalini vieux de plusieurs siècles, le Kirtan Kriya.
Il s’agit de répéter un mantra simple en joignant à tour de rôle chaque doigt au pouce. Le mantra ? Saa, Taa, Naa, Maa(Naissance, Vie, Mort, Renaissance). Les IRM pratiquées par Dharma Singh Khalsa montrent que les positions des mains ainsi que la récitation du mantra activent – et donc entretiennent – des réseaux de neurones essentiels à l’attention, à la concentration et à la mémoire. L’année dernière, Dharma Singh Kahlsa a publié avec un groupe de collègues les résultats d’une étude comparant les effets du Kirtan Kriyaet ceux d’un travail de la mémoire standard, chez un groupe de 80 personnes âgées souffrant de légers troubles cognitifs. La moitié des personnes ont participé à des séances quotidiennes où elles pratiquaient des exercices de mémoire et recevaient divers conseils. Celles de l’autre moitié suivaient un cours hebdomadaire de Kundalini d’une heure, tout en pratiquant le Kirtan Kriya. Au bout de trois mois, la mémoire des personnes des deux groupes s’était visiblement améliorée, mais chez celles du groupe de Kundalini, l’amélioration était plus appréciable, et elle s’accompagnait d’une diminution des émotions négatives. La conclusion de Dharma Singh Kahlsa ? Tout le monde devrait pratiquer le Kirtan Kriyapendant 15 minutes par jour : la population resterait jeune plus longtemps, et la maladie d’Alzheimer se ferait plus rare.
Texte : Pim Christiaans ; Illustrations : Ingrid Bockting
Danse avec le yoga
« Ouvrez les yeux. Embrassez la pièce d’un large regard. »C’est un dimanche ensoleillé au studio de Gérard Arnaud, à Paris. Cyril Moreau passe entre nous, observant attentivement la dizaine de Tadasanaqui lui font face – une véritable chaîne de l’Himalaya. D’un œil expert, il repère en quelques secondes des épaules qui roulent vers l’avant, une main qui pourrait être plus tendue, des jambes qui devraient être plus solides. « Dans un cours de niveau avancé, récemment, je leur ai fait faire la Montagne pendant dix minutes. Ils ont adoré ! »Vous ne trouviez pas d’intérêt particulier à cette posture ?
Tadasana fait partie d’un petit enchaînement d’échauffement, mais l’atelier du jour est dédié au Restorative Yoga : un yoga qui, comme son nom l’indique, restaure. Très lent et très doux, idéal pour les personnes souffrant d’une blessure physique… ou d’un mal plus intérieur. En Restorative, le confort prime. « Ce yoga où l’on prend son temps a vraiment besoin d’un coup de projecteur. Le Vinyasa et les ateliers sur les inversions sont très à la mode en ce moment, et c’est fun, mais j’avais envie de rompre avec cette tendance. Ne pas être tout le temps dans le
challenge ou la force. Prendre mon temps. Être à contre-courant. »
Classique ou pas
Il fut un temps où être à contre-courant l’aurait terrifié. Petit garçon, son rêve absolu est de devenir danseur. Danseur classique, très précisément. Mais la pression des stéréotypes le rattrape très vite : la danse, c’est “un truc de fille”. Quand on est un petit garçon, on devrait plutôt vouloir faire du foot, non ? « Personne ne m’a obligé à renoncer à ce rêve : je l’ai fait tout seul. Je me suis autocensuré. C’est resté pendant longtemps comme un arrière-goût de non-accompli. » Et pourtant, l’intérêt pour le corps ne le quitte pas. Tandis que Cyril fait ses études, ses ambitions continuent à faire leur petit bonhomme de chemin. Avec une maman “hippie” qui avait toujours fait du yoga à la maison, le contraire eût été surprenant !
Le jeune Bordelais, qui a passé son enfance entre l’Algérie, la Tunisie, le Maroc et la Suisse, une fois adulte, s’envole cette fois-ci pour l’Asie où il prend une année sabbatique pour enchaîner les stages et les formations de yoga. À son retour en France, il entame un long travail d’introspection. « Enfant, je voulais rencontrer des psys pour tout comprendre de la nature humaine. Et puis j’ai rencontré une psychanalyste jungienne avec qui j’ai entrepris un travail d’analyse de mes rêves. » Cette découverte change tout pour Cyril, qui voudrait pouvoir respecter l’essence du yoga tout en l’adaptant au monde occidental. Il avoue ne pas s’être personnellement reconnu dans la version “puriste” du yoga à laquelle il a pu goûter auparavant. « Quand on parle de respecter le “yoga traditionnel”, de quelle tradition parle-t-on ? Il y en a tellement ! »
Millimétré
Pour Cyril, dont l’enseignement se rapproche de la philosophie du Yoga Iyengar dans sa précision chirurgicale, c’est là tout l’intérêt de la biomécanique, soit l’étude physiologique de ce qui entre en jeu dans les placements et la respiration. En clair : comment trouver une posture confortable et sans danger de blessure. La papesse de la biomécanique en France est Bernadette de Gasquet. La rencontre de l’auteure de Yoga sans dégâts a été une révélation pour le jeune enseignant, qui avoue avoir suivi la totalité de ses (nombreuses) formations (sur les abdominaux, le dos, les torsions, le yoga périnatal…), dont certaines deux fois ! En résumé ? « Ce n’est que du bonheur. Et beaucoup de travail. »
Venez comme vous êtes
Cyril est un des intervenants du diplôme de yoga adapté de l’université de Lille. Depuis six ans, l’enseignement l’a aussi emmené à la rencontre de traumatisés crâniens – un yoga « ultra-adapté, mais attention, c’est toujours du yoga, pas du macramé ! »Dans ses cours, il a dû accepter le fait que les gaffes seraient inévitables. « Je pensais que je serais très à l’aise tout de suite, mais cela m’a fait travailler sur ma propre relation au handicap ; ça m’a ramené à ma propre validité. Et c’est là que l’élève devient aussi enseignant. »Le lien de confiance et de respect qui se tisse avec les élèves, c’est manifestement ce qui lui tient le plus à cœur ; l’importance d’une réelle bienveillance, ancrée dans le discernement, se ressent au studio Nataraja (“danseur” en sanskrit), qu’il a fondé en 2013.
Retrouvez l’intégralité de cet article dans Yoga magazine #24
Texte : Clémentine Koenig ; Photographies : Anaka
Octobre Rose avec Qee
Cette année le centre Qee participera à ce mois si spécial :
• Dimanche 27 octobre, Marilyn Ferreira, enseignante de Pilates chez Qee, proposera un atelier Pilates et cancer du sein de 14h30 à 15h30, suivi d’un temps d’échange à la Fondation GoodPlanet,
• Tout au long du mois d’octobre, les centres Qee ont organisé des ateliers de Yoga et Pilates, afin de reverser les fonds au profit de l’association Le Cancer du Sein, Parlons-en.
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Exercices pour la digestion
Le feu au ventre : la digestion
Une bonne digestion, c’est la recette idéale pour être en parfaite santé – voilà ce que dit l’ayurvéda, cette médecine traditionnelle indienne qu’on surnomme aussi la “petite sœur du yoga”. Le mot sanskrit pour “digestion” ? Agni, qui signifie aussi “feu”. Un système digestif en bonne santé, c’est aussi une source de chaleur et de clarté mentale. Ce n’est pas un hasard si, en Inde, on considère le feu comme une chose sacrée, comme une force transformatrice : c’est lui qui déclenche la métamorphose qui a lieu dans le corps après chaque repas : la transformation d’aliments grossiers (la nourriture que nous ingérons) en éléments simples (les nutriments que nous tirons de cette nourriture). Ces nutriments produisent l’énergie subtile (prana) qui nourrit le corps et l’esprit. L’état de notre feu intérieur a donc une influence directe sur notre bien-être.
Le feu est aussi un des cinq éléments qui constituent l’Univers, selon la philosophie yogique. On retrouve ces éléments dans la nature, mais aussi dans le corps humain. Le feu est particulièrement actif autour du nombril, là où se trouve la majorité des organes digestifs. La digestion fonctionne bien lorsqu’elle brûle comme un feu crépitant. Pas trop doux, mais surtout, pas trop vif. Quand le feu brûle trop fort, il consume trop vite notre énergie si précieuse. Pour garder une digestion équilibrée, les yogis utilisent depuis des siècles l’Uddiyana Bandha, une technique qui masse intensivement les organes du ventre et aide à faire disparaître les tensions.
Anatomie
Le voyage est long et impressionnant entre l’ingestion des aliments et la sélection des nutriments nécessaires. On avale une bouchée de nourriture, qui passe par l’œsophage avant de finir dans l’estomac. Ici, la nourriture est conservée une à deux heures environ – plus longtemps pour un repas particulièrement lourd – dans la partie supérieure de l’estomac. Celui-ci se met ensuite à malaxer et à pousser lentement les aliments vers le bas. La nourriture est broyée et mélangée au suc gastrique produit par les glandes de la paroi de l’estomac. Ce suc gastrique tue les bactéries et divise les protéines en éléments plus petits. Cette bouillie quitte l’estomac lorsque les éléments qui la composent mesurent moins d’un millimètre. Dans l’intestin grêle, de nouvelles sécrétions sont produites par le pancréas et la vésicule biliaire, afin de continuer le processus de dégradation des aliments. Les nutriments sont absorbés et passent dans le sang via la paroi intestinale. Les restes non digérés, que le corps ne peut utiliser, arrivent dans le gros intestin, où sont prélevés les sels et liquides. Enfin, les déchets finissent dans le côlon, qu’ils quittent sous la forme de selles.
Les troubles les plus courants
Brûlures d’estomac et remontées acides
Lorsque le sphincter qui se trouve entre l’estomac et l’œsophage est trop lâche, le suc gastrique peut remonter dans l’œsophage et la gorge – ces derniers ne sont pas protégés contre l’acidité et s’irritent donc facilement.
Lorsque l’estomac est vide, la production d’acide gastrique est moindre, et les problèmes nocturnes moins fréquents.
Constipation
La constipation commence souvent pendant les vacances : les choix alimentaires sont différents, les horaires de repas changent – la régularité digestive est facilement ébranlée. Des torsions pratiquées en douceur permettent de masser le ventre, et de remettre les intestins en mouvement.
Crampes
Les crampes dans l’estomac et les intestins peuvent être désagréables ou même douloureuses. Elles s’accompagnent souvent de flatulences, de diarrhée ou de constipation. Le stress et les tensions ne font qu’empirer le problème. Ne restez pas immobile – pour faire disparaître la crampe, rien de tel qu’une petite promenade.
Ballonnements et flatulences
Manger trop vite ou trop gras, ne pas boire assez : tout cela peut causer des ballonnements après le repas. Mâchez bien vos aliments, afin d’ajouter beaucoup d’enzymes à chaque bouchée, ce qui permettra ensuite à votre corps de mieux en assimiler les nutriments.
Découvrez les exercices pour bien digérer ici.
Texte : Saskia Grootegoed ; Illustrations : Ingrid Bockting