Pot-au-feu oriental


2 portions, 50 minutes

Ingrédients :

• 250 g de carottes

• 2 gousses d’ail non épluchées

• 1 c. à c. de ras-el-hanout

• 350 g de vitelottes noires*, épluchées et coupées en deux

• 1 oignon rouge, haché

• 2 c. à s. d’huile de coco

• 6 branches de thym frais sans les tiges

• 75 ml de jus d’orange

• 1 poignée de pistaches sans les coquilles

• 1 feuille de laurier

• 5 grains de poivre noir

• Le zeste de 1 citron bio

• Sel de mer

• Poivre noir

 

• Préchauffez le four à 200 °C. Nettoyez les carottes et placez-les dans un plat allant au four. Ajoutez un filet d’huile de coco et les deux gousses d’ail puis faites-les cuire pendant 50 min. Après 40 min, saupoudrez-les de ras-el-hanout.

• Pendant que les carottes cuisent, mettez les pommes de terre dans une casserole avec beaucoup d’eau. Faites-les bouillir pendant 20 min, à feu doux, avec la feuille de laurier et les grains de poivre. Retirez du feu et laissez tremper encore un moment. Pendant ce temps, faites frire l’oignon rouge dans l’huile de coco puis, au dernier moment, ajoutez quelques feuilles de thym. Retirez du feu.

• Sortez les carottes du four et coupez-les en morceaux d’environ 0,5 cm. Épluchez l’ail. Utilisez 1 gousse, 3 branches de thym et le jus d’orange pour préparer une marinade. Versez-la sur les morceaux de carotte puis saupoudrez de sel de mer et de poivre noir selon votre goût. Laissez mariner les carottes.

•  Préparez la purée de pommes de terre puis saupoudrez de sel et de poivre selon votre goût. Servez la purée surmontée de carottes marinées et garnie de pistaches, de thym et de zeste de citron.

* Vous ne trouvez pas de vitelottes noires ? Utilisez alors des panais ou du céleri-rave.

Accordez-vous aux phases de la Lune

La Lune a de multiples facettes. L’un de ses visages – la pleine Lune – a quelque chose de féérique et de puissant : les loups-garous hurlent et les sorcières voltigent sur leurs balais et dansent à sa vue. Les religions primitives l’honorent, elle et ses déesses. Son influence est partout : elle rythme la menstruation des femmes, affecte la fertilité, déclenche des insomnies et joue un rôle essentiel en astrologie.

De concert avec le Soleil, elle gouverne aussi l’eau – d’ailleurs, son rôle dans les marées est bien connu. Mais elle est également prise en compte dans les préceptes de l’agriculture biodynamique, où l’on s’accorde aux phases de la Lune. En effet, elle aurait une influence sur l’eau et la sève des plantes, et donc sur la manière de les cultiver. Quant au corps humain, constitué pour plus de la moitié d’eau, il serait donc logique que la Lune l’affecte lui aussi via son “système hydraulique”. Par exemple, on transpire plus quand la Lune est décroissante. Et par conséquent, on se détoxifie aussi plus facilement. Alors que durant la phase croissante de la Lune, on absorbe mieux les liquides et on assimile plus facilement les nutriments.

La Lune symbolise aussi la féminité douce, la créativité et la fertilité. Son ventre s’arrondit, tout comme l’utérus, jusqu’au moment de l’ovulation. Ensuite, elle s’amincit de nouveau. Si votre cycle menstruel est en phase avec la Lune – comme l’était celui de nos ancêtres féminines –, cela veut dire que vous aurez vos règles à la Lune noire (à la fin de la phase décroissante) et à la nouvelle Lune. C’est un excellent moment pour vous retirer du monde, méditer, vous tourner vers l’intérieur et honorer la Lune. Tandis que la pleine Lune représente au contraire une fête exubérante : le moment où vous ovulez, où vous créez et où, traditionnellement, vous donnez naissance à vos enfants.

Éprise de la Lune

En réalité, peu de femmes occidentales ont un cycle menstruel synchronisé sur la Lune. Pourquoi ? La faute à l’éclairage électrique, aux horloges et aux agendas. La science a d’ailleurs démontré qu’il n’y a pas plus de naissances au moment de la pleine Lune que durant le reste du mois, pas plus d’accidents de voiture et que les coups de folie dus à la pleine Lune ne sont que fiction.

Et pourtant, il peut être intéressant d’observer ce qui se passe lorsqu’on adapte son rythme aux phases de la Lune et qu’on détermine dans quelle mesure le corps, l’humeur (et le cycle menstruel) sont influencés par la Lune. Tamara Moana, professeure de Yoga de la Lune, s’est éprise de la Lune il y a sept ans. Elle a commencé à participer à des rassemblements de femmes, appelés Cercles de pleine Lune. Elle a découvert l’énergie lunaire, et les différentes façons de s’en imprégner. « Mon cheminement spirituel a commencé avec les sciences occultes – le chamanisme et la sorcellerie. »Aujourd’hui, elle combine ses deux amours – la Lune et le yoga. Tamara compare le cycle lunaire aux saisons : « La nouvelle Lune est comme le printemps, qui débute dans la fraîcheur et le renouveau, tandis que la pleine Lune représente l’été à son zénith. Pendant la phase de la Lune décroissante, on se défait de ce dont on n’a plus besoin, comme les arbres se défont de leurs feuilles à l’automne. »

Créez votre propre rituel lunaire

Avant d’accomplir un rituel, prenez le temps de vous purifier : prenez une douche ou brûlez un bâton à fumigation de sauge blanche ou du palo santo (un “bois sacré” aromatique d’Amérique latine, à trouver dans les magasins bio). Pratiquez ensuite un exercice qui vous ancre à la Terre, comme la Guirlande (Malasana). Ensuite, asseyez-vous confortablement et concentrez-vous sur votre souffle. Évacuez toutes les pensées et les tensions de la journée. Revenez à l’instant présent. Une fois que vous vous sentez alerte et détendue, vous pouvez commencer votre rituel.

 

Texte : Drees Koren ; Photographies : Harold Pereira ; Illustrations : Lisa Junius

À cœur ouvert

Aucune partie du corps humain n’est vénérée comme le cœur. Et ce n’est pas un hasard : rares sont les organes qui travaillent ainsi sans relâche pendant soixante-dix, quatre-vingts ou même quatre-vingt-dix ans. Des dizaines de fois par minute, des milliers de fois par jour. Ce qui rend aussi le cœur extrêmement vulnérable : une petite “erreur”, et c’est la vie qui s’arrête.

  • Le cycle se répète

Le cœur est un muscle de la taille d’un poing, situé légèrement à gauche du milieu de la cage thoracique. Il est entouré d’une membrane, le péricarde – qui le protège et le maintient en place. Ses soixante à soixante-dix contractions par minute font circuler le sang dans tout le corps. Au cours de ce cycle, le sang passe deux fois par le cœur : le sang pauvre en oxygène arrive dans le cœur, qui l’envoie vers les poumons, où il évacue le dioxyde de carbone et se remplit de dioxygène. Il revient ensuite dans le cœur qui le pompe dans tout le corps via l’aorte. L’oxygène – et divers nutriments – sont ainsi acheminés vers les organes, qui évacuent au même instant leurs déchets dans le sang. Enfin, ce sang pauvre en oxygène retourne vers le cœur, et le cycle se répète.

  • Douleur émotionnelle

En yoga, le cœur représente l’amour absolu. C’est là que les émotions difficiles et les tensions mentales se transforment en sentiments positifs. On sait que les émotions affectent le cœur, qui se met littéralement à battre plus vite. Le médecin américain Dean Ornish a déterminé que le fait de se sentir mal-aimé affectait directement le système immunitaire et augmentait le risque de maladies cardio-vasculaires. D’après lui, les émotions qu’on attribue au cœur – la confiance, le sentiment d’appartenance, la capacité à donner et à recevoir de l’amour – sont cruciales dans tout processus de guérison.

Le Dru Yoga accorde beaucoup d’attention aux émotions : mieux on les comprend, et mieux on parvient à gouverner sa vie. Les mouvements de yoga, les exercices respiratoires et la méditation stimulent la capacité à pardonner et à aimer. Ils soulagent aussi la tristesse et la colère.

  • Les troubles courants

Oppression thoracique

Parfois, les émotions négatives et les tensions donnent littéralement l’impression d’en avoir gros sur le cœur. Ce sentiment d’oppression peut être causé par un épisode dépressif ou par une artériosclérose – la circulation du sang dans les artères se bloque, ce qui cause un manque d’oxygène. La raison ? Taux de cholestérol trop élevé, hypertension, tabagisme ou diabète.

Palpitations cardiaques

Tout le monde a déjà connu ça : le cœur qui se met soudain à battre trop vite ou de manière irrégulière. La plupart du temps, ces palpitations sont bénignes, causées par une grosse frayeur ou un coup de foudre. Si cela se produit plus régulièrement, il peut s’agir d’une arythmie.

Prématurité (ou extrasystole)

La prématurité porte bien son nom : le cœur bat trop tôt. Par conséquent, la durée de temps entre ce battement précoce et le prochain est plus longue que la norme, et le cœur se remplit d’une plus grande quantité de sang. Le battement suivant doit alors être beaucoup plus puissant. La cause ? Une maladie cardiaque ou quelque chose de plus innocent comme une émotion intense ou un excès de chocolat ou de café.

Cholestérol élevé

Le cholestérol est un composant des cellules et des hormones. Il est indispensable à notre survie, mais un taux de cholestérol trop élevé augmente le risque d’artériosclérose, ce qui est mauvais pour le cœur. Mieux vaut vite adopter un mode de vie sain, afin de réduire ce risque au maximum.

Infarctus du myocarde

Un infarctus – ou crise cardiaque – commence souvent par un sentiment d’oppression et de douleur au milieu de la poitrine. La douleur se diffuse dans le haut des bras, le cou, la mâchoire, le dos et le creux épigastre. Elle s’accompagne généralement de sueurs, de nausées ou de vomissements. Appelez immédiatement les secours.

 

Découvrez la série pour ouvrir son cœur ici

 

Texte : Saskia Grootegoed & Illustrations : Ingrid Bockting

 

One Simple Thing, d’Eddie Stern

On le sait, le yoga est réputé pour améliorer notre santé physique et mentale. Mais ce que l’on ignore c’est qu’il existe des explications scientifiques de pourquoi la pratique du yoga nous procure une telle sensation de bien-être.

One Simple Thing, signé Eddie Stern, capture l’équilibre parfait entre le yoga et la science. En s’appuyant sur les neurosciences, les sagesses ancestrales et des décennies de pratique et d’enseignement, il rassemble tous les éléments afin d’apprendre à atteindre un calme, un amour et une paix intérieure constante. Tout en mettant en relief comment ce que nous faisons affecte ce que nous devenons, le yogi révèle comment une routine régulière d’asanas et de pranayama est capable de transformer non seulement notre corps mais nos fonctions cérébrales et émotions. Qu’importe le style de yoga, pourvu qu’il y ait l’ivresse, explique Stern : la clé de cette transformation intérieure, nous dit l’auteur, est tout simplement une respiration consciente.

À travers ces 320 pages, Eddie Stern se confie avec compassion sur sa propre expérience pour nous  livrer cette « chose simple » qui nous rend heureux.

One Simple Thing • Eddie Stern • North Point Press • 320 pages • mars 2019 • environ 18 €

 

Découvrez le portrait d’Eddie Stern dans Yoga magazine #26.

Breakfast bowl aux mûres

✻ 2 personnes, 15 minutes ✻

Ingrédients :

• 40 g de flocons d’avoine

• 250 ml d’eau

• 3 bananes mûres

• 1 c. à c. de poudre d’herbe de blé

• 1 c. à c. de poudre de maca

• 1/3 c. à c. de poudre de lucuma

• ½ c. à c. de poudre de chlorelle

• ½ c. à c. de poudre de spiruline

• ¼ c. à c. de cannelle

• ¼ c. à c. de curcuma

• ¼ c. à c. de poudre de gingembre

• 150 g de mûres

• 1 c. à c. de graines de chanvre

• 1 c. à s. de beurre de coco

 

Faites cuire les flocons d’avoine dans l’eau à feu doux. Pendant ce temps, préparez un smoothie vert : mixez les bananes et les poudres dans un blender, en un mélange homogène. Versez d’abord le smoothie vert dans deux bols, puis ajoutez la bouillie d’avoine. Garnissez du reste des ingrédients.

Wayoga : insuffler de la gratitude le long du chemin

Comment est né ce projet ?

Un matin, exactement six semaines après l’opération de Marco, alors qu’on prenait notre petit-déjeuner on s’est regardé droit dans les yeux et on s’est dit : « je n’arrive toujours pas à réaliser la chance qu’on a. C’est le moment de redonner, n’importe où, comment, ou quand ». C’était comme s’il fallait absolument qu’on remercie l’Univers. Nous avons donc décidé de partir du sud de l’Ardèche jusqu’à Saint- Jacques-de-Compostelle. Le choix n’est pas anodin, puisqu’il y a sept ans Marco a eu la chance de faire le chemin de Compostelle à pied, une expérience qui l’a beaucoup marqué. Nous avons donc choisi de revivre cette aventure mais cette fois-ci avec notre « maisonnette mobile ».  À nos yeux, c’est aussi une manière de clôturer la période difficile que nous avons dû traverser quand nous croyons encore que Marco allait rester en fauteuil roulant. Lorsqu’il est sorti de l’hôpital le docteur lui a dit « Tu as eu bien plus qu’une bonne dose de chance, tu devrais songer à jouer au Loto ».  Pour le moment on ne joue toujours pas au Loto, mais on fait d’autres choses avec cette chance.  

Pourquoi « wayoga » ?

« Wayoga » est un jeu de mots en anglais avec le mot « way » (chemin) et « yoga »: d’où notre slogan « Sharing yoga along our way ». Pour nous, ce « chemin » signifie beaucoup de choses. Littéralement il s’agit du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle que l’on pense faire. Symboliquement, cela fait aussi référence à notre vie, qui parfois prend des virages inattendus. Et puis d’un autre côté, le « wayoga » c’est notre style de vie. C’est un yoga qui nous permet de nous connecter avec les gens qui nous entourent, qui nous maintient en bonne santé physique et mentale, et maintenant c’est aussi devenu un moyen de collecter des fonds pour une association.

 Comment se déroule cette première expérience ?

Jusqu’à présent nous sommes très contents !  Nous avons reçu de très beaux retours, qui nous motivent beaucoup. Certes ça n’a pas toujours été facile et ça a pris du temps avant de démarrer et de pouvoir organiser des séances dans des campings et autres structures de vacances. La plupart ont leur propre « animation » et ne sont pas intéressés dans des projets caritatifs. Mais nous sommes quand même tombés sur des personnes adorables et bienveillantes qui nous ont ouvert grand leur porte.

Pourquoi avoir choisi la fondation Walkabout ?

On voulait avant tout aider les personnes paralysées. Bien qu’il existe plusieurs organisations, nous sommes tombés sur Walkabout. C’est en lisant leur histoire, en regardant des vidéos sur leurs missions et en voyant le bonheur sur le visage des gens qu’on a décidé d’apporter nous aussi notre petite graine à cette cause.
Avant de commencer on avait pour objectif de collecter un fauteuil roulant par semaine, c’est-à-dire 300€ par semaine. On s’est rendu compte que c’était probablement un peu trop ambitieux, mais on continue tout de même à y croire et on verra à la fin si on y arrive !

La place du yoga dans votre vie découle-t-elle de l’accident de Marco ?

Avant l’opération de Marco, le yoga faisait déjà partie de notre vie. C’est d’ailleurs probablement grâce au yoga que Marco a continué à marcher jusque très tard avec une partie de sa moelle épinière complètement comprimée. Quand le spécialiste a analysé les IRM de son dos, il a demandé à plusieurs reprises si on était sûr que ce patient marchait encore. Avec le yoga, il continuait à stimuler les nerfs et la circulation ce qui lui permettait de continuer à bouger ses jambes. Après l’opération, cette pratique a pris une place encore plus importante dans nos vies.

Une phrase pour décrire cette expérience ? 

Si le yoga rend nos corps flexibles, cette expérience a rendu notre esprit encore plus flexible. On a dû apprendre à s’adapter à toutes les situations, personnes, moments et endroits afin de mener à bien cette expédition caritative.

Pour assister à un cours de yoga solidaire, rendez-vous sur les réseaux sociaux de Wayoga    

Texte : Julana Mether & Photographies : Wayoga

De l’espoir en prison

Le soleil se couche, les angoisses se réveillent. À Bomana, la plus grande prison de Papouasie-Nouvelle-Guinée, une trentaine d’adolescents s’apprêtent à passer une nuit de plus dans les cellules collectives du quartier des jeunes. Sur son lit de bois, les pensées de Peter Higini se bousculent : la famille absente, le camarade mort sous ses coups, la condamnation à cinq années de taule… À bout de nerfs, le garçon de 18 ans se lève et, sous l’unique néon de la geôle, improvise une séance de yoga : « Quand je me sens triste, cela me calme et m’aide à supporter l’incarcération. »Derrière les barreaux, une partie de ses codétenus se joignent à lui.

Papouasie-Nouvelle-Guinée, région du golfe de Papouasie, National Capital District, ville de Port Moresby, prison de Bomana.

Toutes les semaines, ces garçons apprennent les bases du yoga dans l’enceinte de la prison. L’initiative a été lancée en mars 2013 par la professeure de yoga Fazilah Bazari, qui intervenait alors bénévolement. À cette époque, cette expatriée d’origine malaisienne rémunérait même trois enseignants sur ses deniers personnels. Une situation compliquée qui a pris fin en octobre 2014 grâce au soutien financier des autorités de Port Moresby, la capitale. Depuis, cinq professionnels du yoga franchissent régulièrement les portes de Bomana dans le cadre du programme municipal Yoga Unites Youth Empowerment and Transformation (Yu Yet PNG).

« Quand ils se sentent mieux avec eux-mêmes, ils deviennent moins brutaux avec les autres. »

« Fermez les yeux. Nous allons nous libérer de tout ! »Allongés dans le Believe Center, un bâtiment coloré dédié aux activités de “loisirs” et à la détente – on y trouve des livres, une télévision, on y prie, et une fois par semaine on pousse les tables pour transformer l’espace en salle de sport –, les prisonniers écoutent la voix calme de Fazilah Bazari. Salutations au Soleil pour commencer, pranayama– des exercices de respiration – à la fin… Doucement, les corps se détendent et les esprits s’évadent. Pour ces jeunes qui ont volé, violé et même tué et qui sont, pour certains, condamnés à plus de 20 ans de réclusion, ces séances sont l’occasion de penser à autre chose qu’à leur situation, l’incarcération au pénitencier. Pendant une heure, de prisonniers en uniforme, ils redeviennent des êtres à part entière, des enfants en costume bleu.

Papouasie-Nouvelle-Guinée, ville de Port Moresby, prison de Romana, cours de Yoga par Fazilah Bazari.

Arborant des T-shirts marqués du mot “violence” barré, cinq membres de Yu Yet PNG aident les détenus à réaliser les postures. L’attitude des plus anciens, concentrés et confiants, contraste avec celle des nouveaux arrivants qui semblent parfois perdus dans leur propre corps. « Quand ils commencent, ils n’ont pas conscience d’eux-mêmes,explique Fazilah. Le yoga leur apprend à se reconnecter à leurs émotions et à aimer leur corps. Quand ils se sentent mieux avec eux-mêmes, ils deviennent moins brutaux avec les autres. »

Et ça marche. Avant l’introduction des cours de yoga en 2013, bagarres et violences étaient fréquentes dans ce quartier de jeunes. Depuis leur mise en place, gardiens, détenus et intervenants ont tous constaté une amélioration de leur comportement. « Pour eux, le yoga est plus qu’une pratique. Il devient un mode de vie et leur apporte de l’espoir ! »s’enthousiasme Jad Biko qui, après avoir donné des cours dans une prison au Kenya, intervient à Bomana depuis 2016. « Maintenant, on organise des thés de bienvenue pour les nouveaux, renchérit dans un sourire le détenu Peter. On se soutient les uns les autres comme une famille et les relations avec les gardiens sont apaisées. »Il suffit pour s’en convaincre d’assister à une séance par beau temps. Là, le yoga se pratique en plein air. Quelques surveillants se réunissent alors à l’ombre d’un manguier pour observer le spectacle en souriant. Sans les uniformes kaki de la pénitentiaire et les barbelés du grillage d’enceinte, on pourrait croire à une colonie de vacances perdue au milieu de la jungle tropicale.

Et effectivement, grâce au yoga, les prisonniers sortent de temps en temps de prison. Une fois par semaine, des adeptes de la discipline marchent ainsi avec le gouverneur de Port Moresby lors du Walk and Yoga for Life, une manifestation organisée contre la violence dans la ville. À l’occasion d’événements comme la Journée internationale du yoga, ils sont autorisés à participer aux cours gratuits donnés aux habitants : ils montent même sur scène pour donner l’exemple. « Comme un papa avec ses enfants, quand je les vois face à la foule, je tremble pour eux »,raconte, la larme à l’œil, le caporal Wai Sip, gardien à Bomana depuis 30 ans. L’espoir est d’ailleurs plus approprié que la peur. Car, pour certains prisonniers, le yoga représente l’avenir. Le détenu Gordon a ainsi tout prévu : à sa sortie, il sera… professeur de yoga.

Cellule A1, prisonnier.

Que pouvons-nous faire ?

  • Donner de son temps à Yu Yet PNG, qui recherche des professeurs d’arts martiaux, de théâtre, de yoga ou des artistes hip-hop. Yu Yet PNG peut fournir un logement et une petite aide pour les transports en commun à Port Moresby. Plus d’informations : yuyetpngltd@gmail.com
  • Faire des dons sur le site www.yogaunitesinc.org
  • Aimer et partager la page Facebook YOUth Own Great Awakening.
Texte : Jules Prévost & Photographies : Marc Dozier

Rester jeune avec le Yoga des hormones

Séduisante, fraîche et raffinée, la professeure de yoga brésilienne Dinah Rodrigues a 90 ans. Elle est la preuve vivante que le Yoga des hormones fonctionne ! Avec une énergie que ne renierait pas une quadragénaire, elle fait connaître les bienfaits du Yoga des hormones – qu’elle a inventé – à travers le monde.

Des exercices simples qui stimulent le système endocrinien, donc la production d’hormones. Le but premier ? Augmenter le taux d’œstrogènes – qu’on appelle aussi l’hormone féminine. La production de cette hormone se met à diminuer dès 35 ans. Ce phénomène ne se remarque pas au début, mais quand survient la ménopause, une variété de symptômes physiques s’affichent : les cheveux deviennent plus fins, la peau plus sèche, les rides plus visibles. En augmentant le taux d’œstrogènes, on suspend – ou du moins on ralentit – ce processus.

Cela fait bientôt trente ans que Dinah enseigne sa série de Yoga des hormones ; elle a constaté des résultats spectaculaires. Les troubles courants liés à la ménopause – bouffées de chaleur, insomnies, épisodes dépressifs – disparaissent chez de nombreuses femmes. Même les plus jeunes femmes souffrant du syndrome prémenstruel peuvent tirer bénéfice de ce yoga : les changements d’humeur sont moins prononcés, et les règles, moins abondantes. Ce yoga aiderait aussi les femmes ayant des problèmes d’infertilité.

En collaboration avec l’université de Sao Paulo, Dinah Rodrigues cherche des preuves scientifiques de l’efficacité de sa méthode. Elle sait déjà qu’une pratique régulière offre des bénéfices indéniables : le niveau d’énergie remonte, les troubles disparaissent. Une adepte lui a un jour témoigné sa gratitude avec ces mots : « Depuis mes premières règles, j’avais l’impression d’avoir un petit être maléfique dans le ventre. Il a complètement disparu. » Ce n’est pas un hasard si ce yoga fait des émules à travers le monde entier. Testez-le par vous-même ; il vous suffira d’une demi-heure d’exercices par jour (Rodrigues les fait en moins d’un quart d’heure) pour vous sentir jeune et vive.

Texte : Christel Jansen & Photographies : Saskia van Osnabrugge